mercredi 26 août 2015

Lectures ...

A la veille de ma pré-rentrée, je me suis promise de passer moins de temps sur les groupes FB, IG et les blogs ... Mon temps passé devant l'ordi est impressionnant et si ne pas avoir de télé est un choix réfléchi, le but n'est pas de passer des heures sur Internet. Certes j'y apprends  de nombreuses choses, j'écoute des podcasts hyper intéressants, de superbes conférences et les groupes sur Fb m'aident bcq à avancer pour l'école, mais voilà je me couche tard et comme j'adore lire, je me couche encore bien plus tard! Donc l'heure est aux résolutions et je vais me noter de plages horaires auxquelles je vais m'asteindre et éteindre tout instrument numérique après! Oui, je vais y arriver!

Sinon, cet été, j'ai lu, relu et beaucoup lu ... et j'ai encore une pile énormes de livres à coté du lit qui m'attend.

Dernièrement, sur IG, j'ai découvert un merveilleux livre "femmes qui courent avec les loups".
C'est un livre qui part des contes traditionnels pour expliquer la nature profonde sauvage des femmes. Il est exceptionnel,  même si il est long, on peut le lire en plusieurs fois et prendre chaque conte l'un après l'autre sans souci.
Je pourrai noter de nombreux passages tellement ils sont nombreux à me "parler"

 "Ne vous recroquevillez pas si on vous qualifie de mouton noir ou de louve solitaire. Ceux qui ont une vision des choses étriquée diront que les non-conformistes sont comme des cloques sur l'arbre de la société. Mais au fil des siècles, le temps a fait la preuve qu'être différente et rester en marge est la garantie d'une contribution originale, superbe et utile à la culture de chacune. ... on vous a qualifié d'insolente, d'effrontée, de rebelle ... vous êtes sur la bonne voie... la femme sauvage n'est pas loin. Ce  n'est pas le cas? Il n'est pas trop tard. Pratiquez votre femme sauvage!"

J'ai relu la "Ferme des Enfants" de Sophie Rabhi emmené à nouveau dans mes bagages (un signe peut être) ... bref, je l'ai tellement aimé que je l'ai relu pendant les trajets en camion! je crois que c'est mon livre coup de coeur de cet été!
J'ai encore noté ce passage :

"Nous ne formons pas des êtres libres, nous les habituons subtilement à la soumission, nous fragilisons les enfants en ne respectant pas suffisamment ce qui les anime au plus profond d'eux-mêmes, et nous les incitons au conformiste. (...) Notre projet à la Ferme des Enfants consiste à préserver ce qui est le plus précieux pour chaque personne humaine : son être profond, sa sensibilité et son accomplissement intime."

J'ai aussi relu "Je médite jour après jour" de Christophe André, je le glisse tous les jours dans mon sac et je relis quelques passages ... c'est un puma façon de méditer qd je n'arrive pas à me lever avant les filles et prendre du temps pour moi. Il y a un passage que j'aime particulièrement car il me décrit complètement:

"Lorsque je me retrouve dans un supermarché, je me sens en danger, comme lorsque j'arrive en voiture dans une grande ville dont les carrefours et les autoroutes urbaines s'entremêlent en tous sens. Il me semble que je suis en danger parce que je suis trop loin de mes racines animales, je suis dans un univers du trop et du factice, dans un océan de signaux artificiels pensés pour me téléguider. je suffoque, je m'asphyxie. Je ne peux pas me plaindre de ce monde, nos ancêtres ont trop souffert du manque et de l'ennui (peut être?) et beaucoup de mes contemporains l'apprécient. Je dois juste m'en méfier: ou est l'essentiel. ou est l'important? Je me sens perdu mais ma chance est que je le sais. je dispose d'une boussole pour me retrouver: la pleine conscience."

J'ai aussi lu "le jeu de peindre" d'Arno Stern. je m'y suis reprise à deux fois pour me motiver et essayer de le "digérer" ... c'est loin encore d'être le cas! Forcément, ce livre m'a dérangé et me dérange encore car il remet en cause beaucoup de choses dans notre pratique de l'art à l'école. Je suis convaincue de ce qu'il explique et pour tant je me questionne.
Voilà un passage qui m'amène à mon questionnement:

"A l'école, dès la classe maternelle, les dessins des élèves sont exposés, sont commentés, voire fêtés. L'enfant attend l'accueil fait à sa création, même si celle ci a été suscitée par des propositions de l'adulte, corrigée,a captée à son exigence, même si il a été forcé de partager arbitrairement sa trace avec des coéquipiers. Tout cela sous le label de l'éveil culturel. Plus tard c'est l'éducation artistique qui entre en jeu en imposant une soumisssion inconditionnelle à de règles : harmonie des couleurs, lois de composition ... qui encombrent définitivement l'esprit des enfants et écrasent toute spontanéité...

Alors oui, je suis certaine que dès la maternelle , nous donnons des codes aux enfants : comment dessiner un bonhomme (le fameux bonhomme ... voyons ceux de Picasso !!) , une fleur, un arbre ... mais nous ne laissons pas assez de liberté dans leur choix d'expression sur la feuille blanche. Qd je pratique la peinture libre en classe, les enfants sont déjà dans le concret , dans ce qu'ils ont peint la semaine d'avant et copie ce que va faire le voisin. Nous pratiquons aussi bcq le dessin avec les pas à pas , les enfants apprennent à merveilleusement dessiner. Les résultats sont magnifiques mais quelle est la part de spontanéité là dedans? Pourtant Nawel est très heureuse et fière de savoir dessiner des animaux, des princesses avec de très jolis détails ... Elle passe d'ailleurs beaucoup de temps à dessiner seule dans sa chambre, elle aime prendre le pinceau pour peindre de jolies fleurs et un arc en ciel ... en serait-elle là en la laissant totalement libre?
faut il à nouveau faire un savant mélange des deux? peut-on garder la spontanéité en proposant de temps à autre des oeuvres guidées?
J'avoue que je ne sais pas quoi penser. Des avis, des partages?

Et sinon, je vais débuter  "libres enfants de Summerhill" (je lis souvent plusieurs ouvrages en même temps), relire "mes mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs"  de M. Rosenberg parce que le "tu" reviens bien trop souvent à mon goût en ce moment et pour finir j'ai reçu un petit livre pour l'école qui va m'aider je l'espère à mettre en place des activités de retour au calme et de pleine conscience "Temps Calme!"

Allez, je retourne à mes lectures, demain les vacances seront finies ... je compte bien en profiter jusqu'à ma nuit!


6 commentaires:

  1. Tu mets des mots sur ce que je ressens, comme d'autres ont mis des mots sur ce que tu ressens! Merci pour tes partages de passages qui t'ont interpelée. Cela me donne des pistes de lecture. Une lectrice abonnée, maman maitresse qui reprend l'école après plus de 3ans de congé parental, vivant aux antipodes, à Tahiti.

    RépondreSupprimer
  2. Affectivement, avec une telle liste de lecture, tu dois manquer de temps... ça me rappelle quelqu'un d'autre ;) Je serai bien intéressée par ton avis sur libres enfants de Summerhill!
    Pour Arno Stern au début il me dérangeait beaucoup ce monsieur, et maintenant de moins en moins, je le comprends de plus en plus. Ici il n'y a aucun travaux artistiques dirigés pour les garçons qui du coup avancent beaucoup moins rapidement que leurs pairs qui dessinent beaucoup "mieux" qu'eux et savent colorier sans dépasser... Je ne sais pas si c'est la bonne méthode, je n'ai aucun recul, mais je partage l'avis d'Arno Stern (et je croise les doigts pour pas qu'il se soit trompé ce Mr Stern ;) )
    Merci en tout les cas pour ces belles réflexions, ces chouettes lectures, j'ai vraiment beaucoup de chance de te compter comme l'une de mes très chères amies :D (ah la la passé 23h30 me voilà bien sentimentale ;) )
    Belle rentrée aux filles!

    RépondreSupprimer
  3. En ce qui concerne la peinture, je pense que la spontanéité vient avant tout de la découverte et du ressenti, qui souvent ne vont pas l'un sans l'autre. Passer par le corps aidé a se libérer un peu des codes imposer: peindre avec les pieds, les fesses, le corps, glisser sur des cartons plein de peinture, marcher sur des tissus, avoir les yeux bandé, mélanger les médiums, ou pourquoi pas mettre en couleur des émotions, peindre de la musique...assis a un bureau devant une feuille, tout de suite ça conditionne. Et a l'école plus encore avec cette culture du résultat et du jugement sous jacente. Et en même temps, c'est aussi la maîtrise de la technique, comprendre comment ça marche qui peut permettre la créativité et la spontanéité, maîtriser pour se libérer. Je pense qu'il fait juste laisser un temps a chaque étape, le ressenti étant la principale et que quand les enfants sont prêts a passer a la technique, ils sont en mesure de le demander, comme nos enfants nous demandent de leur montrer comment on mets des chaussures, comment on épluche une carotte.

    RépondreSupprimer
  4. Merci Charlie pour ton avis très intéressant sur la question, je crois que tu résumes bien les phases par lesquelles sont passées ma fille.
    Mais une fois de plus , dans une école avec 30 enfants impossible de respecter le rythme créatif de chacun , surtout avec la culture du projet en plus!

    RépondreSupprimer
  5. C'est évident que dans un école c'est difficile mais il est peut être envisageable d?aborder certains ateliers différemment de temps en temps? Ne serait ce que peindre dehors par exemple,ou sur des draps en réalisant une œuvre collective juste pour se ré approprier le tracé. Ou simplement trouver un petit rituel qui permettrait de se reconnecter a soi avant la session peinture pour essayer de les "libérer" un peu. Qu'est ce que tu en penses?

    RépondreSupprimer